« … et d’allumer une lumière, et que cette lumière soit d’une beauté qui chaque fois t’émerveille… »

Depuis 2002, Kossi Homawoo ne cesse donc d’expérimenter. Il travaille sur des supports multiples dessine du mobilier (Love chair), des colonnes totémiques d’une volcanique beauté, quelques poupées parfois, avant de venir à la toile, sur des croquis dessinés… au téléphone. Pluriel. Et c’est justement ce mode opératoire que la « Porte Grenade » décline en multipliant désormais les complicités. D’autres artistes, d’autres univers, des mots, des combats, une musique, à l’image de ce disaient Rauschenberg et Cage dans les années cinquante.  Une expérience d’ « arteur » peut aussi bien être «  un morceau de musique, une expérience scientifique, un voyage au Japon ou une visite au supermarché le plus proche. »

On et off, comme il le suggère : « Je pense que c’est important d’entrer dans une pièce et d’allumer une lumière, et que cette lumière soit d’une beauté qui chaque fois t’émerveille… » Une vingtaine d’artistes, sensibles à cet éclairage, l’ont déjà rejoint. Si l’achat d’une toile est un bonheur inaccessible pour nombre d’entre nous, l’objet brise la frontière, tout en occupant une autre place, une fonction quotidienne (lampe), méditative (tableau), d’habillement et de soutien (tee-shirts), de détente, voire d’activité physique (rock’n roll). On monte le son, et on allume les bougies. Bref, la « Porte Grenade » propose encore de réduire la distance entre l’art et la vie quotidienne. C’est exactement ce que pensait Rauschenberg, une nouvelle façon de vivre cette relation, hors la sacralité et les garanties bancaires. Lieu de rencontre donc, lieu passerelle, aux interrupteurs multiples, branchés sur du courant fortement alternatif. Outre ses amis de toujours, Kossi propose aussi des flashs répétés sur le slam (Momo Kankua), et le rock (Amen Viana), la rencontre d’une des grands peintres toulousains (Jacqueline Sacré) et d’un autre, survivant du Crépuscule ( Michel Battle). Ça part dans tous les sens ? Ça donne le tournis ? C’est une expérience, lumineuse, comme une île qui apparaît au bout de l’écran. Fiat Lux : que la lumière soit.